•  Comment aborder les anaphores en maternelle ?

     Le Petit Chaperon Rouge, la petite fille,  la fillette, elle, ...

     Les anaphores sont des mots servant à désigner de différentes façons une même réalité ; ils constituent donc une catégorie (enfin c'est mon hypothèse de départ)

     En s'appuyant sur l'activité "nommer une catégorie" issue de Catégo, j'ai proposé à des élèves de grande section cette activité, en utilisant comme support les scénarios d'Ordo.

     Les élèves connaissaient l'histoire et les illustrations. J'ai isolé, en scannant les images, les personnages, dans les différentes illustrations. J'ai rangé ces images dans des enveloppes ; chaque enveloppe contenant donc les représentations d'un même personnage dans différentes situations.

     Il fallait donc trouver le nom de la catégorie : je montrais les images une, en les remettant dans l'enveloppe au fur et à mesure. Une fois toutes les images vues par les élèves je leur demandais ce que l'on pourrait écrire sur l'enveloppe "pour se souvenir sans ouvrir l'enveloppe". En général le terme retenu était très générique : "la petite fille", "le garçon"...

    La séance suivante je ressortais mes enveloppes, les images une par une, je leur lisais le terme qu'ils avaient choisi pour désigner la catégorie et je leur demandais de rappeler l'épisode correspondant à l'image. La vérification se faisant par une relecture du texte.

     Si le terme utilisé pour désigner le personnage ne correspondait pas à ce qui avait été écrit sur l'enveloppe, je demandais aux élèves si ils avaient entendus ce terme et de m'expliquer alors  comment ils savaient que l'on "parlait" bien de ce personnage.

     "Tu l'as dit  (au passage un malentendu trop courant : lire et raconter une histoire ?)

    - Non je n'ai pas lu "la petite fille"." Relecture.

     Etc.

     Sur l'enveloppe j'écrivais chaque nouvelle dénomination.

     Avant de démarrer une activité de reformulation de l'histoire, les élèves énonçaient les éléments indispensables du récit, à l'aide d'une feuille de guidage, dans un premier temps. Pour les personnages je ressortais les enveloppes, ils devaient alors rappeler les différentes appellations qui pouvaient être utilisées.

    Alors en vrac qu'est ce qui a été mobilisé par les élèves :  analyser une image, trouver une règle de tri,  nommer une catégorie, proposer, justifier, confronter, faire preuve de flexibilité, confirmer ou infirmer une proposition par un retour au texte...

    Le bénéfice ? Dès la deuxième histoire, les élèves percevaient mieux les personnages, et commettaient moins d'erreurs dans les reformulation et les activités de mise en scène.


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  •  L'homme en proie aux enfants, Albert Thierry, récemment réédité par les CEMEA

    Qu'as-tu lu ? : L'homme en proie aux enfants

     

    Albert Thierry était un instituteur, d'école primaire supérieure, mouvance anarchiste, début du XXème siècle, mort dans les tranchées en 1915.

     Voilà un livre que j'aime lire et relire. Bien sûr à replacer dans le contexte historique. Ce qui me fascine c'est le parcours de ce pédagogue, tout d'abord pétri de dogmatisme et qui en laissant tant de place à la parole des enfants se construit et évolue.

     Le titre fait froid dans le dos "en proie aux enfants" : souffrance, tourments, faiblesse, mais quelle force !

     C'est un parcours initiatique et même si l'on peut être heurté par certains propos (ne pas oublier que ce livre a été publié la première fois en 1909) il faut aller se laisser aller à accompagner Albert Thierry sur son chemin.

     Ajout du 25/02/2013 : Sur le blog ePagine : Construire une société à hauteur d’homme | Albert Thierry, Philippe Meirieu & ePagine publications numériques

    Avec une préface de Philippe Meirieu

     


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  • Voilà un mot devenu bien courant dans la sphère éducative : "livret de compétences", "travailler par compétences", "approche par compétences" ; mais comme le soulignent Jacqueline Beckers et Anne Campo (1), le flou de la définition de ce mot est source d'inégalités.

     Qu'est-ce donc qu'une compétence ?

     Définition(s?) institutionnelle(s?) 

     Décret n° 2006-830 du 11 juillet 2006 relatif au socle commun de connaissances et de compétences et modifiant le code de l'éducation.

     "Chaque grande compétence du socle est conçue comme une combinaison de connaissances fondamentales pour notre temps, de capacités à les mettre en oeuvre dans des situations variées, mais aussi d'attitudes indispensables tout au long de la vie, comme l'ouverture aux autres, le goût pour la recherche de la vérité, le respect de soi et d'autrui, la curiosité et la créativité."

     Légère variation sur le site Eduscol, Séminaire « Le livret personnel de compétences au collège »

     "Une compétence est un ensemble cohérent et indissociable de connaissances, capacités et attitudes

    • capacités : capacité à mettre en oeuvre les connaissances dans des situations variées

    • attitudes indispensables : ouverture aux autres, goût de la recherche de la vérité, respect et soi et d’autrui, curiosité, créativité

    • connaissances fondamentales pour notre temps : des connaissances à acquérir et à remobiliser dans le cadre des enseignements disciplinaires"

     Philippe Perrenoud (2)

     "...capacité d'agir efficacement dans un type défini de situation, capacité qui s'appuie sur des connaissances mais ne s'y réduit pas."

     Jacqueline Beckers et al. (3)

    "..capacité d'un sujet à mobiliser de manière intégrée de telles ressources internes de qualité (savoirs, savoir-faire et attitudes), mais aussi des ressources qui lui sont externes pour faire face à des situations ouvertes, susceptibles d'approches différentes, de soutions plurielles dont le degré d'adéquation appelle un jugement critique."

     (1) Former des enseignants à une approche par compétences efficace et équitable, in Approche par compétences et réduction des inégalités d'apprentissage entre élèves, sous la direction de Jacqueline Beckers, Jacques Crinon et Germain Simons, Bruxelles, de Boeck, 2012

    (2) Construire des compétences dès l'école, ESF éditeurs, 1997

     (3) Approche par compétences et réduction des inégalités d'apprentissage entre élèves, sous la direction de Jacqueline Beckers, Jacques Crinon et Germain Simons, Bruxelles, de Boeck, 2012, page 7

     


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  • "On n'est pas à l'école pour travailler. On est à l'école pour apprendre."

    Bruno Seweryn, lors d'une fort intéressante conférence , sur le thème "Différenciation pédagogique: Cherchons l'hétérogénéité ! ", développe rapidement cette idée. Il ajoute : "On va à l'école faire des efforts pour apprendre, pour prendre du plaisir à avoir appris."

    En total accord, je m'efforce de gommer les mots "travailler", "travail", de mon vocabulaire. Ce n'est pas toujours facile. En intro de chaque séance je recentre sur "apprendre", là aussi pas toujours aisé. Mais après tout que savent les petits loups au sujet de la notion d'apprendre ?


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  • L'effet Matthieu...

    C'est un sociologue américain, Merton,  qui est à l'origine de ce concept : Les  "riches" reçoivent plus que les "pauvres".

    Le rapport avec l'éducation ? L'école réussit-elle à lisser les inégalités ou bien peut-elle parfois les accroître ?

    Marronnier, serpent de mer, c'est en tout cas un thème qui revient fréquemment, mais malheureusement qui sert plus souvent à détruire et déstructurer qu'à construire.

    Ce sujet, de l'inégalité, est abordé dans plusieurs interventions des  5èmes Rencontres nationales du GFEN « Pour que la maternelle fasse école » (Paris, 2 février 2013)




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